Découvrez plus en profondeur ce métier et le parcours pour y arriver.
Les magistrats appartiennent au corps judiciaire et sont gardiens de la liberté individuelle. Leur indépendance est garantie par le Président de la République (art. 64 et 66 de la Constitution). Ils ne sont pas des fonctionnaires au sens strict du terme mais ont évidemment le sens du service public. Leur statut est régi par l’ordonnance du 22 décembre 1958.
La magistrature française regroupe deux catégories de magistrats : ceux du parquet et ceux du siège.
La mobilité géographique et fonctionnelle, et donc le passage d’une catégorie à l’autre au cours de la carrière, est encouragée. Un magistrat ne peut demeurer plus de 10 ans au même poste. Au cours de sa carrière, le magistrat peut demander un détachement en administration centrale ou dans d’autres ministères.
Les surnoms des magistrats viennent de leur position au cours des audiences : les magistrats du siège restent assis pour dire le droit tandis que les magistrats du parquet font leurs réquisitions debout (sous l’Ancien Régime, le procureur se tenait dans un « petit parc » devenu parquet).
Les magistrats sont soumis à une obligation d’impartialité tout au long des procédures et sont également tenus à un devoir de réserve et de discrétion. Ils ont le droit de se syndiquer mais n’ont pas le droit de grève. D’autre part, ils ne peuvent pas cumuler leur profession avec l’exercice de la plupart des mandats électifs.
Le magistrat du siège est juge et à ce titre a pour devoir de dire le droit, d’appliquer des procédures en respectant le droit en vigueur, mais encore faut-il qu’il soit parfaitement à la page des dernières évolutions législatives et réglementaires ainsi que d’éventuels revirements de jurisprudence ! Cette tâche peut s’avérer plus complexe qu’il n’y paraît au vu de la masse de travail du magistrat sans compter les moyens parfois obsolètes dont il dispose en raison de dotations limitées : codes « périmés », matériel informatique daté… L’inflation législative de ces dernières décennies participent aussi à la difficulté d’être à jour sur les actualités juridiques mais aussi à l’augmentation du volume des contentieux.
Par manque de personnel, les magistrats doivent faire face à une charge de travail très importante qui laisse une brèche à une possible perte de qualité face à la quantité d’affaires à traiter. Malgré un nombre accru de postes proposés, la France reste loin derrière ses partenaires de l’Union Européenne avec 2 fois moins de juges et 4 fois moins de procureurs par habitant que la moyenne européenne.
Cependant, cette situation ne peut que se maintenir pendant un temps en raison du nombre limité de places de stage en juridiction pour les magistrats en formation.
C’est ici que l’assimilation aux fonctionnaires peut en partie s’observer : les magistrats sont rémunérés grâce à un système de grilles indiciaires et d’échelons. Une fois le traitement déterminé (salaire brut lié au grade du magistrat), des primes viennent éventuellement s’ajouter.
Les auditeurs de justice (les élèves magistrats) sont payés à ce titre tout au long de leur formation au sein de l’ENM à hauteur de 1672 € à 1934 € net par mois (différentes indemnités sont perçues alternativement par l’élève magistrat selon s’il est en apprentissage en école ou en stage).
À sa titularisation, le magistrat touche un revenu moyen de 2 678€ net par mois.
En fin de carrière, le salaire du magistrat atteint 6 577€ net par mois. Néanmoins certains postes hors classes peuvent permettre de prétendre à des salaires avoisinant les 8 800€.
1.
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Dissertation de culture générale (5h) – coef 4
2.
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Dissertation de droit civil et procédure civile ou droit pénal et procédure pénale (5h) – coef 4
3.
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Cas pratique de droit civil et procédure civile ou droit pénal et procédure pénale (5h) – coef 4
4.
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Note de synthèse (5h) – coef 3
5.
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QRC de droit public (3h) – coef 2
1.
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Anglais (30 min) - coef 2
2.
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Droit de l'Union européenne OU droit international privé OU droit administratif (25 min) – coef 4
3.
-
Droit de l'Union européenne OU droit international privé OU droit administratif (25 min) – coef 4
4.
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Mise en situation collective et entretien avec le jury (30 min + 40 min) – coef 6
5.
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Epreuve facultative de langue étrangère, allemand, espagnol, arabe ou italien (30 min) – coef 1
La formation pour les lauréats se déroule en 31 mois et se découpe entre enseignements (30%) dispensés au sein de l’ENM à Bordeaux et divers stages (70%) en juridiction (21 mois), en cabinet d’avocats (4 mois), établissement pénitencier, étude d’huissiers, commissariat de police, gendarmerie...
Le cursus ne vise pas à former des juristes mais des magistrats. En effet, les cours sont dédiés à l’apprentissage des savoirs dont auront besoin les magistrats dans leur quotidien : rédaction d’actes juridictionnels et de jugements, présidence d’audience et d’entretiens judiciaires, demande de renseignements (quoi ? à qui ?)…
Les auditeurs sont répartis en groupe d’une vingtaine d’élèves qui travaillent régulièrement ensemble. Il n’empêche qu’ils suivent également des cours et conférences en amphi, participent à des débats, des simulations, des tables rondes, ateliers thématiques… La formation est assurée par des nombreux intervenants dont des magistrats en exercice ou en détachement. En outre, des professionnels des secteurs touchant au cœur des fonctions de magistrats produisent des cours spécifiques : en criminologie, psychologie, psychiatrie, médecine, médecine légale, sociologie.
À l’issue de la formation généraliste (2 ans), tronc commun entre tous les futurs magistrats, un examen d’aptitude est organisé : le jury dresse un classement des auditeurs de justice et émet des recommandations ou des réserves concernant chacun d’eux. Si nécessaire le jury impose un prolongement d’un an de formation à l’auditeur. Selon le classement, les auditeurs choisissent tour à tour leur 1ère affectation parmi les postes proposés.
Une période de spécialisation prend place pour les quelques mois restants qui prépare l’auditeur à sa prise de fonction.
1.
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Bien juger : essai sur le rituel judiciaire d'Antoine Garapon - 1997
2.
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Histoire de la justice en France : du XVIII siècle à nos jours de Jean Paul Jean, Jean-Pierre ROYER, Bernard DURAND, Nicolas DERASSE, Bruno DUBOIS 2010
1.
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Délits flagrants de Raymond Depardon – 1994
2.
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10e chambre et Instants d’audience de Raymond Depardon – 2004
3.
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12 jours de Raymond Depardon – 2017
4.
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Rendre la justice de Robert Salis – 2019